La science moderne nous a habitués à considérer le monde comme un ensemble de vibrations plus ou moins amples et plus ou moins rapides. Bien que les phénomènes de la vie ou les événements de l'histoire n'aient pas encore été enfermés dans des lois cycliques aussi rigoureuses que celles qu'enseignent par exemple l'astronomie ou la physique moderne, une généralisation des schémas d'involution-évolution peut être d'ores et déjà considérée comme une hypothèse de recherche extrêmement féconde, surtout si on la complète par une théorie des mutations brusques faisant passer d'un cycle à l'autre par de véritables sauts qualitatifs. Telle est l'idée centrale qui a conduit l'auteur de Vers mode un Nouveau Prophétisme à sa conception des Déluges, qui marquent la fin et le renouveau des cycles de civilisation. Cette conception est d'ailleurs conforme à l'enseignement ésotérique millénaire, dont il convient seulement de rajeunir les symboles. L'auteur tire de ce schéma une philosophie de l'histoire et une ontologie qu'il est permis de considérer comme neuves, en ce sens qu'intégrant les conceptions marxistes, chrétiennes ou existentialistes, elle les situe dans leur dépendance réciproque et tente de leur trouver un commun dépassement. L'histoire des dernières décades se trouve ainsi systématisée et éclairée de bien plus haut qu'on ne fait d'habitude. Au-dessus des conflits visibles (marxisme – christianisme et U.S.A. – Russie) qui sont presque uniquement des conflits matériels, l'auteur situe le conflit occulte qui oppose les Magiciens et les Prophètes. Dans la seconde partie de l'ouvrage, il essaie de montrer comment un Ordre spirituel entièrement nouveau naîtra dans le chaos des catastrophes matérielles et comment les techniques et les philosophies en apparence les plus nihilistes collaborent positivement à la naissance de cet Ordre.